De Santiago au Désert d’Atacama : 1000 km de stop dans le Nord du Chili

voyage chili désert d'atacama

A 5000 mètres d’altitude…

Après un séjour magnifique de plusieurs mois en Patagonie, j’avais des étoiles plein les yeux. Ushuaia, Torres del Paine, le Perito Moreno… J’étais si bien en immersion dans la nature Patagonienne que j’étais assez réticent à l’idée de retourner en ville. Mais finalement, mon esprit urbain a refait surface et je me suis laissé bercer pendant plus d’un mois à Valparaiso et à Santiago. Il faut dire que ces deux villes ne manquent pas de charme…

Un retour aux sources : l’autostop !

Malgré la belle vie à Valparaiso, l’envie d’aventure a refait surface, et je me suis dit qu’il était temps de quitter les villes pour rejoindre d’autres paysages sublimes d’Amérique du Sud, comme le désert d’Atacama, le Salar d’Uyuni et le Pérou. Seul problème, un désert de plus de 1000 kilomètres me sépare de la prochaine destination intéressante : le désert d’Atacama. J’ai mis un point d’honneur à ne pas prendre l’avion en interne pendant mon voyage (de toutes façons je suis terrorisé) et je n’ai que moyennement envie de me taper 24h de bus avec 60 touristes qui ronflent. Je suis donc retourné à mes premiers amours et j’ai décidé de partir à l’aventure en stop de Santiago jusqu’au désert d’Atacama.

Étant donné que le paysage laisse clairement à désirer, je comptais sur les rencontres pour égayer mon voyage. Le moins que l’on puisse dire, c’est que je n’ai pas été déçu.

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Une famille de Chiliens dont le père est… astronome !

Des rencontres fabuleuses

Le 1er jour, il ne m’a pas fallu plus de 10mn pour être pris par un mec assez sympathique. Il me dit qu’il peut m’avancer de quelques kilomètres et qu’il me laissera dans un meilleur endroit pour tenter ma chance. En fait le type m’a laissé… En pleine autoroute !! Il s’arrête sur la bande d’arrêt d’urgence avant son intersection et me lance « Marche tout droit en longeant l’autoroute, il y a une aire dans 3km ». Génial mec, merci beaucoup ! Je me suis donc retrouvé à marcher comme un perdu pendant 45mn en longeant une autoroute.

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Un sandwich, une route, le bonheur de l’autostoppeur !

Au Chili, les autoroutes sont parsemées de sortes de minuscules aires où se trouvent des vendeurs ambulants. C’est très bien sauf que personne ne s’arrête !! A mon arrivée, les vendeurs me regardent d’un drôle d’air et je les comprends : un grand blond aux yeux bleus avec un sac de voyage énorme qui arrive à pied sur l’autoroute… Ils se montrent toutefois très gentils et m’offrent de quoi me requinquer de la marche.

Après presque deux heures d’attente, un des vendeurs a pitié de moi et sort de l’aire pour se mettre sur la bande d’arrêt d’urgence. Il se met alors à faire de grand signes au premier bus qui passe et me fait signe de le rejoindre. Il s’agissait d’un bus qui ne prenait pas de passagers et qui rentrait à son entrepôt. J’ai eu la chance de faire du bus-stop pendant plus de trois heures avec un plein de nourriture et un bus pour moi tout seul !! Royal !

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Un bus pour moi tout seul !

Le jour suivant, tout se passe bien, j’enchaine bien les voitures et je tombe sur des gens intéressants. Une des premières qui s’arrête est une famille, un couple et leur enfant. Ils me conduisent jusqu’à la prison fédérale où ils vont rendre visite à leurs deux fils. Charmant. Essayez donc de faire du stop à partir d’une prison, ce n’est rassurant ni pour vous, et encore moins pour les voitures passant à côté.

Je réussis à me sortir de ce bourbier et cette fois ci, c’est un couple tout à fait « normal » qui s’arrête. Très sympas ils proposent de me payer le restaurant avec eux. Leur fils est parti à Santiago et c’est donc un plaisir pour eux que de partager un dîner avec quelqu’un. Plaisir on ne peut plus partagé ! Mais la nuit tombe et ils ne vont pas dans ma direction. Ils se mettent donc avec moi à la recherche d’un routier susceptible de me prendre. Après quelques minutes, je fais la connaissance de Mike, un conducteur d’un magnifique camion de 50 tonnes rempli de vin Chilien. Dans l’espoir de pouvoir taper dans ses réserves, « j’accepte » chaleureusement son invitation à le rejoindre.

Je m’improvise transporteur de vin

Le problème des camions, c’est que c’est lent. Et en plus ils ne s’arrêtent pas dans une ville pour la nuit mais sur une aire d’autoroute. Et dans le désert, la nuit, il fait très froid. Muni de ma tente, je sors du camion de Mike et toque à la porte du restaurant de l’aire d’autoroute pour demander une couverture (technique d’incruste de base). Une fois n’est pas coutume, les patrons me regardent complètement interloqués et s’empressent  de m’offrir le dîner ainsi que leur chambre d’amis pour la nuit. La soirée se passe dans une atmosphère joviale, et les patrons appellent à tour de rôle tous les membres de leur famille pour faire une photo à côté de moi !

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Même montée sur une chaise, je suis plus grand !

Les routiers, ça se lève tôt. C’est donc à 5h du matin que je me remets en route avec Mike. Je passe les premières heures à décuver le vin Chilien de la veille et voyant mon état de fatigue, Mike me propose de dormir sur sa couchette. Je ne me fais pas prier. Après quelques heures de repos, Mike me regarde jalousement et me lance « Hey Nicolas, t’as déjà conduit un 50 tonnes ? J’ai sommeil moi aussi ». Il n’en fallait pas plus pour me réveiller ! Je saute non sans peur sur l’occasion et je pourrais raconter à mes petits enfants que j’ai conduit un 50 tonnes rempli de vin au beau milieu d’un désert Chilien !! Bon pour remettre les choses dans leur contexte, j’ai conduit pendant 500 mètres avant que Mike, effrayé par le bruit strident à chaque changement de vitesse, abandonne l’idée de la sieste et reprenne le volant. Je suis décidément meilleur buveur que transporteur de vin.

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Nico, le routier Chilien

Mike termine son périple dans la ville d’Antofagasta, où il me dépose. Antofagasta est une ville mal famée et très étrange. Les ¾ de la population est noire. Ce sont pour la plupart des Péruviens et de Colombiens venus chercher du travail au Chili. Je ne m’attarde pas dans ce coupe gorge et reprends la route dès le lendemain jusqu’au désert d’Atacama.

Les touristes désert d’Atacama : très peu pour moi

Je ne m’attarde pas sur San Pedro d’Atacama, je le ferai dans un autre article. J’avais pour objectif de rejoindre la Bolivie en passant par le Salar d’Uyuni. Mais il faut obligatoirement passer par une agence et j’étais en plein dans les vacances scolaires des Brésiliens. Tout était donc surbooké et pas vraiment dans mon esprit du voyage. Je n’avais pas du tout envie de me retrouver pendant 3 jours avec des familles de Brésiliens qui hurlent dans tous les sens et j’ai préféré réserver cette partie de l’Amérique du Sud à un futur voyage en couple ou avec des amis.

J’ai donc changé d’objectif et totalement improvisé en décidant sur un coup de tête de traverser la frontière par le « Paso Jama » pour rejoindre le Nord de l’Argentine. J’avais rapidement regardé l’itinéraire sur une Google Map, j’avais même anticipé sur quelle route j’allais me mettre pour faire du stop, tout semblait parfaitement bien huilé. Inutile de dire que ça ne s’est pas déroulé du tout comme prévu.

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En attendant les voitures…

Le meilleur et le pire autostop de ma vie

J’arrive à mon « spot » vers 7 heures du matin accompagné d’un sympathique chien errant. Il n’y a aucun autre auto-stoppeur, ce qui peut être bon ou mauvais signe. Il y a environ une voiture toutes les 20mn mais je ne m’inquiète pas. Une heure après mon arrivée, un autre auto stoppeur arrive et, sportivement, se positionne une cinquantaine de mètres après moi. Une heure après, un autre auto-stoppeur, et une heure après encore un autre mais je suis en première position. Quelques minutes après un van s’avance, me regarde, hésite et s’arrête 100 mètres plus loin en embarquant les trois autres types. Gros manque de fair-play…

Il est bientôt 14h, je suis sur le point d’abandonner quand un auto-stoppeur Nicaraguayen arrive et me tient compagnie. Au bout d’une heure je lance « une dernière voiture et je m’en vais ». Vive le Karma, la voiture suivante, un pick-up s’arrête à notre niveau. Un Argentin sort et nous lance « Vous allez en Argentine ? C’est mon pays ! Je vous y emmène !! ». Contents comme tout, on saute à l’arrière du pick-up et on file à toute vitesse dans un paysage magnifique. Ce qu’on n’avait pas calculé, c’est qu’on est parti de 2000m d’altitude mais que la frontière est à 5000m… On a donc passé 3h à se les geler en sweat-shirt à l’arrière d’un pick-up dans un paysage désertique et enneigé !! Inutile de dire qu’on a fini complètement malades.

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A l’arrière d’un pick-up, à 5000m d’altitude !

A un ou deux kilomètres, le pick-up ralentit et s’arrête sur le bas côté. Ce filou d’Argentin nous a dit qu’il risquait des problèmes s’il passait la frontière avec des auto-stoppeurs étrangers et nous laisse en plan au beau milieu de nulle part. Frigorifiés et encore sous le choc du trajet, on descend du pick-up, le type démarre sans un regard et nous commençons à marcher. Je vous passe l’expression des gardes frontières quand nous sommes arrivés aux barrages. Deux types à pied et en tee-shirt à 5000 mètres d’altitude au milieu de nulle part.

Le problème c’est qu’il est interdit de passer la frontière à pied. On devait donc attendre une voiture arrivant du Chili pour se rendre en Argentine 50 mètres plus loin… Il était 13h30 et la frontière fermait à 17h. Nous étions frigorifiés, et désespérés.

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Mon ami Nicaraguayen scrutant les voitures

Notre délivrance arrive enfin quand un van arrive juste avant la fermeture des barrières. Les conducteurs sont un couple Franco-Argentin très sympa et je m’improvise baby-sitter pendant les deux heures de trajet nous séparant du premier village. Nous passons une bonne heure à chercher une auberge avec chauffage avant de se réchauffer à l’aide de bonnes « empanadas » bien méritées.

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Nico le baby-sitter !

– Nicolas

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