
Une famille de bergers aux alentours de Moray
Après avoir fait le tour des paysages sublimes de Patagonie, j’ai choisi de me calmer sur les lieux touristiques et de me concentrer sur un voyage plus riche en rencontres. Le Pérou est un pays riche en traditions et très dépaysant quand on se donne la peine de sortir des sentiers battus . Je trouve dommage de me focaliser sur « les choses à visiter ». Le vrai voyage, c’est celui que personne d’autre n’a fait avant nous.
Cuzco et son fameux boleto turistico pour la vallée sacrée des Incas
Après une première expérience Péruvienne riche en rencontres en participant à la fête d’un village perdu dans les montagnes du Canyon de Colca, je mets les voiles sur Cuzco. Les points positifs de Cuzco : son centre historique assez joli et un marché très sympa où on peut manger si on n’a pas peur. Mais Cuzco est malheureusement devenue une véritable usine à touristes. Des « mamas » Péruviennes se prostituent littéralement en baladant leur bébé lama et exigent un paiement des touristes visiblement ravis de les photographier…

Les fameuses « mamas » payantes
Cuzco, c’est aussi l’occasion d’acheter le « boleto turistico », une sorte de pass pour visiter les différents lieux touristiques de Cuzco et de la vallée sacrée des Incas (Pisac, Chinchero, Moray, …). Il est impossible de payer le droit d’entrée pour un seul site, il faut acheter le pass groupé.
Vous l’aurez compris, je ne suis pas exactement du genre à me laisser tracer un itinéraire, encore moins quand il s’agit du même itinéraire que 95% des étrangers sur place. Je me suis donc rapidement fait la malle et j’ai choisi un village au hasard dans la vallée sacrée : Urubamba.
Un jour de grève dans la vallée sacrée des Incas
Quand je suis arrivé à Urubamba, c’était la grève générale. Et la grève au Pérou, ce n’est pas exactement 2-3 banderoles CGT qui se battent en duel. On se serait plus cru à la fin de Germinal. En fait, la moindre personne surprise à travailler par un groupe de manifestant se fait saccager son commerce.
Le lendemain de mon arrivée, j’étais à cours de réserves de nourriture. J’ai donc fait le tour de la ville à le recherche d’un resto. Tout était fermé jusqu’à ce que je repère une pancarte dehors avec un menu. Affamé, je me précipite à l’intérieur et me mets à manger. Dix minutes plus tard, un mec fait irruption dans le resto, et hurle « Ils arrivent ! « . Les patrons et les clients deviennent livides, ils rangent la pancarte, ferment les volets et éteignent toutes les lumières. Tout le monde se tait et je me retrouve dans l’incompréhension la plus totale.
Visiter la vallée sacrée des Incas en mode baroudeur

Mon premier moto stop ! (lui ne m’a pas fait payer la photo…)
Au final, tout s’est bien passé mais à cause de la grève, il n’y avais plus de transports pour monter aux endroits que je veux visiter à savoir les ruines de Moray et les Salinas de Maras. C’est toutefois une aubaine pour moi ! Qui dit : pas de transports, dit pas : de touristes ! Je décide donc de partir en stop à l’aube destination les Salinas de Maras qui surplombent Urubamba. Un chic type me prend immédiatement en stop à l’arrière de sa moto. Je n’en menais pas large sans casque (pardon Maman) à toute vitesse dans les routes de montagnes.
Les Salinas de Maras

Chemin pour les Salinas de Maras
Le motard me laisse au croisement de la route et du chemin menant aux Salinas. Il est 7h du matin, et je marche seul au beau milieu de la vallée sacrée des incas. Le paysage est époustouflant, les fermiers qui labourent leur champs viennent tous à ma rencontre ! C’est exactement ce que je recherchais ! Entre ça et prendre un bus de touristes qui amène le troupeau directement au site touristique, le choix est vite fait !

Lever de soleil sur les Salinas de Maras
Après un peu plus d’une heure de marche, j’arrive aux Salinas de Maras. Il n’y a strictement personne mis à part quelques locaux qui viennent récupérer leur sel. Il n’y a même pas de gardes, je rentre gratuitement. Les Salinas sont divisées en centaines de petits carrés. Chaque habitant du village de Maras possède un des carrés et récupère chaque mois son sel qu’il peut utiliser ou vendre. Pour accéder à son carré, il faut être habile ! Les seuls ponts entre les carrés sont les petites bordures et les habitants sautent de pont en pont à travers la Salinas, c’est impressionnant !

Les centaines de Salinas appartenant chacune à un habitant
Les ruines de Moray
A quelques encablures des Salinas de Maras se trouvent les ruines de Moray. Comme je n’ai pas acheté le boleto turistico, je n’ai normalement pas le droit d’y accéder… Mais le type qui me prend en stop sur la route du retour de Maras me dit que lui aussi est scandalisé par les prix et qu’il existe un moyen d’aller aux ruines gratuitement. Il m’emmène alors au début d’un sentier et m’indique une direction au loin. Pas très clair le mec ! Je tente quand même ma chance et me lance à la recherche des ruines Incas. Après quelques minutes, je fais la rencontre d’un berger et de sa femme, qui emmènent leur troupeau non loin de Moray.

Une compagnie de rêve dans un décor de rêve
Le berger hallucine un peu en me voyant ici. La plupart des touristes viennent dans la vallée sacrée des Incas en bus, par la grande route. Nous n’avons d’ailleurs croisé personne sur ce sentier ce qui n’était pas pour me déplaire. Mais comme d’habitude, on finit par bien s’entendre et nous prenons la route de Moray. Il m’a même fait gouter un alcool de maïs dans une vieille bouteille d’Inca cola (le coca-cola local, si si je vous jure). C’était infect mais ça lui a fait plaisir.
Après quelques kilomètres, nos chemins se séparent et je rejoins une route derrière les ruines de Moray. La première voiture qui passe s’arrête, me fait monter, et me dépose 300m plus loin en me conseillant de contourner les postes de gardes en descendant dans un ravin et en remontant de l’autre côté de la vallée. La marche était ardue mais les ruines de Moray en valaient vraiment la peine.

Les premières ruines (au début j’ai cru qu’il n’y avait que ça…)

Le grand cirque de Moray
Même si le site Inca était quasi désert, je ne suis pas descendu visiter les ruines de plus près. Pas vraiment par peur de me faire griller, mais plus par respect envers ceux qui entretiennent. Si tout le monde faisait comme moi, Moray serait en ruine depuis longtemps (enfin encore plus que maintenant).
Le retour se passe sans encombre, je m’arrête jouer avec les enfants qui jouent sur la route. Le décor est irréel et tellement dépaysant, on se demande comment est la vie de ces familles qui vivent si loin de tout dans la vallée sacrée des Incas.

Enfants Péruviens sur le bord de la route menant à Moray
Je rentre à Urubamba à pied car il y a un barrage de manifestants sur la route, aucune voiture ne circule. Je repasse donc par les Salinas pour la 2e fois de la journée et je suis la grande route goudronnée sur plus de 5km. Je suis exténué mais ravi de cette nouvelle journée de voyage alliant rencontres et paysages fabuleux.
– Nicolas
Waouh ! Je vous envie ! Ça a surement dû être une sacrée expérience. Je prends note de vos suggestions et en parlerai à mes amis. Je vous remercie pour cette publication. À+